Après la mort du patrice Ricimer, le faiseur d'empereur (août 472), et celle d'Olybrius, sa dernière créature (octobre 472), l'empire romain d'Occident se trouvait quasiment sans maître. Seul Gondebaud (Gundobald, Gundebaldus), le futur roi des Burgondes, exerçait encore un semblant de pouvoir en Italie.
Faute de meilleur candidat, ou pour infliger un dernier affront à l'empire moribond, ce roi barbare proclama empereur Glycerius, un de ses domestiques, obscur soldat de son armée.
Cependant, en Orient, l'empereur byzantin Léon Ier ne se désintéressait pas encore de l'empire occidental. Pour rétablir la situation à Rome, ou pour susciter une guerre civile fatale à l'empire concurrent, il prit comme collègue Julius Nepos, fils du pirate dalmate Marcellinus et neveu (par alliance) de l'impératrice Vorine.
Entre-temps, Gondebaud avait été contraint de quitter l'Italie, abandonnant à son sort son protégé, l'empereur fantoche Glycerius. La couronne de l'ancien soldat des armées bourguignonnes commençait à vaciller sérieusement !
Fort du soutien de Byzance, Julius Nepos s'installa à Rome. Quant au pauvre Glycerius, il fut tout heureux qu'on lui permît d'ôter la tunique impériale pour revêtir une robe d'évêque. En récompense de sa soumission - mais non en compensation de ses peines car il n'avait strictement rien fait durant son "règne" -, Glycerius reçut l'évêché de Salone (auj. Split en Croatie). Ironie de l'histoire : un an plus tard, Julius Nepos, après avoir lui aussi été déposé, le rejoignit dans sa ville épiscopale.
Glycerius mourut paisiblement vers 480.
À noter que Gibbon (Histoire du déclin…, vol. 1, chap. XXXVI) déclare que l'évêque Glycerius mit fin, par le poison, aux jours de l'ancien empereur Nepos, et, qu'en récompense de ce crime, il reçut peut-être le siège archiépiscopal de Milan.
Mais tout cela, tant l'empoisonnement de Julius Nepos que la promotion de Glycerius, est loin d'être prouvé.