À la mort du vieux Tacite, sans doute massacré par ses propres soldats (août 276), Florien s'empara du pouvoir. Il fut bientôt reconnu par le Sénat de Rome ainsi que par les provinces occidentales de l'Empire.
Les écrivains latins de l'Antiquité, qui ne savaient trop comment expliquer l'accession au pouvoir cet obscur Florien, émirent l'hypothèse que celui-ci aurait été un proche parent de l'empereur Tacite : peut-être son frère, ou peut-être son demi-frère (nés de la même mère mais d'un père différent). On a longtemps cru ces anciens auteurs sur parole, mais aujourd'hui, la plupart des historiens pensent qu'il n'y avait aucun lien de parenté entre ces deux empereurs. Du coup, on explique difficilement les raisons qui poussèrent ce Florien, illustre inconnu jusqu'à son accession au trône, à prétendre à la succession de Tacite...
Quoi qu'il en soit, l'autorité de Florien fut aussitôt contestée par Probus. Celui-ci, un militaire extrêmement compétent, venait d'être proclamé empereur par ces mêmes soldats de l'armée d'Orient qui, quelques jours plus tôt, venaient de trucider bêtement le vieux Tacite. Parenthèse moralisante : En tuant leur vieil empereur, les irascibles légionnaires avaient pensé être quittes d'un chef trop autoritaire. Manque de bol ! Ce Probus, cet empereur dont ils venaient de se doter pour tenter d'échapper à leur juste châtiment, fut sans doute l'un des généraux les plus exigeants de toute l'histoire militaire romaine. Le crime ne paye pas, c'est connu !
Florien décida d'affronter l'usurpateur. Il est vrai qu'il semblait disposer de tous les atouts pour le vaincre : son armée était plus nombreuse et plus aguerrie que celle de son adversaire. Mais Probus, lui, était certainement un des meilleurs stratèges de son temps ! Il laissa Florien et ses troupes s'enfoncer, en plein été, à travers les arides plateaux d'Anatolie centrale, refusant systématiquement la bataille et en se limitant à des actions de guérilla pour épuiser son ennemi accablé par la chaleur caniculaire.
Le soleil frappa si violemment les caboches casquées des soldats de Florien que, lorsqu'ils furent enfin parvenus à Tarse de Cilicie (Turquie actuelle), ceux-ci se mutinèrent et massacrèrent leur chef (septembre 276).